Poste d'attente II
Du taxi je pouvais observer l'homme au travers la grande baie vitrée du salon faire ses accolades,
aux revoir, embrassades et adieux. Ça en finissait pu ! J'aurais amplement eu le temps d'aller au
Pétrocan tout près faire mes provisions et vider mon sac. Au lieu de ça je rumine et serre les dents.
Je me prépare déjà mentalement à lui sortir le laïus du chauffeur excédé sur la règle non-écrite qui
veut que le client se doit d'être prêt quand la voiture arrive. Lorsque finalement l'homme se présente,
il se confond en excuse et me demande de l'amener dans le nord de la ville. Assez loin pour que je
resserre les dents. J'ai toujours envie d'y livrer mon "speech" mais j'ai encore aussi très envie d'autre
chose. La deuxième l'emporte et c'est en quatrième vitesse que j'arrive les joues rondes à destination.
Malgré mon mutisme, l'homme semble ravi de la course que je viens de lui servir car avant de sortir
du taxi, il me demande si je ne pourrais pas aller le reconduire à l'aéroport en début de matinée. Je me
dis que toute cette attente tourne à mon avantage et demande à l'homme à quelle heure EXACTE il veut
que je sois là. Je prends ses coordonnées et file au garage le plus près faire le vide ;-)
Cette nuit de samedi à dimanche s'est ensuite déroulée calmement. Pas de quoi fouetter un chat. Le genre
de nuit qui donne le goût de prendre le reste du mois off… Malgré ces longues heures à travailler et à rouler
dans le vide, j’me considère chanceux . C’est sûr que quand je m’installe derrière le volant, j’y suis pour y
gagner ma vie. C’est avant tout un boulot et j’ai beau aimer ce que je fais, si l’argent rentre pas, j’suis pas
heureux. N’empêche, je suis un privilégié du métier. Pas d’enfants à charge, pas de loyer exorbitant, pas
de goût de luxe, j’ai peut-être pas beaucoup d’argent mais pas de dette non plus. Tout compte fait, j’me
fais pas chier quoi ! Quand j’observe certains confrères chauffeurs qui ont une petite famille à faire vivre,
y’a des mois où y’a pas de quoi rire. Faut accumuler des heures et des heures pour rejoindre les deux bouts.
Pas un métier facile celui que j’ai choisi. Et en y pensant bien, je chiale pour pas grand chose…
Quand je suis arrivé devant l’appartement de l’homme, il était prêt. Je l’ai salué, aidé à descendre ses valises
et à les mettre dans le coffre de l’auto et sommes parti vers Dorval. Il repartait en Californie après quelques
semaines de vacances à Montréal.
Des vacances à Montréal… Pas con !
aux revoir, embrassades et adieux. Ça en finissait pu ! J'aurais amplement eu le temps d'aller au
Pétrocan tout près faire mes provisions et vider mon sac. Au lieu de ça je rumine et serre les dents.
Je me prépare déjà mentalement à lui sortir le laïus du chauffeur excédé sur la règle non-écrite qui
veut que le client se doit d'être prêt quand la voiture arrive. Lorsque finalement l'homme se présente,
il se confond en excuse et me demande de l'amener dans le nord de la ville. Assez loin pour que je
resserre les dents. J'ai toujours envie d'y livrer mon "speech" mais j'ai encore aussi très envie d'autre
chose. La deuxième l'emporte et c'est en quatrième vitesse que j'arrive les joues rondes à destination.
Malgré mon mutisme, l'homme semble ravi de la course que je viens de lui servir car avant de sortir
du taxi, il me demande si je ne pourrais pas aller le reconduire à l'aéroport en début de matinée. Je me
dis que toute cette attente tourne à mon avantage et demande à l'homme à quelle heure EXACTE il veut
que je sois là. Je prends ses coordonnées et file au garage le plus près faire le vide ;-)
Cette nuit de samedi à dimanche s'est ensuite déroulée calmement. Pas de quoi fouetter un chat. Le genre
de nuit qui donne le goût de prendre le reste du mois off… Malgré ces longues heures à travailler et à rouler
dans le vide, j’me considère chanceux . C’est sûr que quand je m’installe derrière le volant, j’y suis pour y
gagner ma vie. C’est avant tout un boulot et j’ai beau aimer ce que je fais, si l’argent rentre pas, j’suis pas
heureux. N’empêche, je suis un privilégié du métier. Pas d’enfants à charge, pas de loyer exorbitant, pas
de goût de luxe, j’ai peut-être pas beaucoup d’argent mais pas de dette non plus. Tout compte fait, j’me
fais pas chier quoi ! Quand j’observe certains confrères chauffeurs qui ont une petite famille à faire vivre,
y’a des mois où y’a pas de quoi rire. Faut accumuler des heures et des heures pour rejoindre les deux bouts.
Pas un métier facile celui que j’ai choisi. Et en y pensant bien, je chiale pour pas grand chose…
Quand je suis arrivé devant l’appartement de l’homme, il était prêt. Je l’ai salué, aidé à descendre ses valises
et à les mettre dans le coffre de l’auto et sommes parti vers Dorval. Il repartait en Californie après quelques
semaines de vacances à Montréal.
Des vacances à Montréal… Pas con !
6 Comments:
je viens de jeter un oeil à vos photos : Magnifique ! J'ai particulièrement un faible pour les photos de nuit.
Merci !
Finalement quelle biere as tu choisit de boire de retour a la maison ?
Des vacances à Montréal, ou ailleurs... J'imagine que je n'ai pas de quoi chialer non plus, mais l'envie est si forte de prendre un break, de faire autre chose...
Tu me prête ton taxi? J'ai tout un pavillon rempli d'histoires fabuleuses pour toi en échange!
Merci d'écrire! On voyage déja un peu!
Bonjour, suite à des commentaires de mon ami Rick qui insistait pour que je vienne te voir. Il avait raison, tu écris très bien, c'est intéressant! Super! Isa
J'ai suivi un cours à l'université
sur la création d'un blogue
aujourd'hui même. Cher monsieur,
votre blogue a été le premier
exemple cité en classe à lire. Je
viens de lire celui-ci et oui, le
concept est intéressant. Cela va
passser de bouche à oreille.
Continuez...
Aie je pensais que vous aviez pas le droit de "booker" des voyages.
A moins que cela soit permia dans la grande ville de Monrial
Bonne journée
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