24.11.06

Dehors Novembre

En me réveillant hier, la radio m'apprenait le décès de Philippe Noiret. Dès le départ, la nuit s'annonçait un peu triste. En marchant vers le métro me venait en tête des images de l'acteur. Des souvenirs de soirées de cinéma. Avec qui j'étais à tel film, qu'est-ce qui se passait dans ma vie à telle ou telle époque. Le jour se couchait dans un spectaculaire jeu de pastels mais ça me semblait tout de même bien gris.

Dans le métro je récupère un numéro du ICI Montréal et je tombe sur l'édito de Pierre Thibeault où il est question du suicide de Dédé Fortin.
Déjà six ans. Sa "sortie" m'avait filé un sacré coup de vieux à l'époque et j'y pense encore souvent. Surtout quand je passe devant l'appart' de la rue Rachel où il a commis l'irréparable.

En sortant du métro, il fait déjà noir. Un fin croissant de lune est accroché au bout de la rue Beaubien et je marche lentement jusqu'au garage assailli par une douce mélancolie. Je pense aux humains et au temps qui passent. Je pense à la vie qui va trop vite. Dans ma tête y'a Dehors Novembre des Colocs qui tourne en boucle.

Au garage, je prend les clefs sans rien dire. Mon taxi est plein d'essence, je suis plein de tristesse.

La nuit, la route, Montréal...

Rien de tel pour faire le vide.

19 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Il y a de ces moments nécessaires pour faire le vide. Sans eux, nous cesserions d'évoluer.

11/24/2006 8:39 AM  
Blogger Mélanie said...

Étrange, sans même avoir lu ton texte, j'ai su que ce serait sur Dédé.

J'ai eu la chance de rencontrer le groupe des Colocs en privé. C'était justement à la conception du dernier cd, Dehors Novembre.

J'avais passé plusieurs heures en leur compagnie. Ils étaient en répétition. J'ai pu entendre en primeur les nouvelles chansons de l'album.

J'en conserve de très bons souvenirs. Entre autre un VHS que nous avons filmé là-bas ainsi que beaucoup de photos.

J'Y pense souvent, il nous manque beaucoup.
:)

11/24/2006 8:45 AM  
Blogger Patrick Dion said...

Il n'y a pas de chanson plus émotivement percutante que Dehors Novembre. Encore, après tout ce temps et compte tenu des événements, cette pièce me remplit de douleur et de mal de vivre à chaque fois que je l'entends.

11/24/2006 8:48 AM  
Blogger - said...

Je suis arrivé ici, je ne sais comment,par hasard. Mais je n'avais sans doute pas d'autre choix. Un taxi à Montreal...quel hasard...

11/24/2006 11:38 AM  
Anonymous Anonyme said...

Presqu'aucune action dans ton histoire et pourtant, je vais y songer toute la nuit. J'ai souvent de telles réflexions, mais ton talent pour y trouver des mots est remarquable.

La quête du sens de la vie a marqué chaque époque de l'évolution de l'homme, et on voit bien que ce n'est pas de si tôt qu'on va enfin pouvoir se reposer sur nos lauriers. Si nous cessions de nous réfugier dans des pensées ou des acivités superficelles et que nous profitions des moments de réflexion que nous offre la vie comme tu l'as fait, je crois que nous y gagnerions beaucoup.

Merci pour ces moments de détente.

11/24/2006 5:20 PM  
Blogger Francis D. said...

Belle réflexion.

Merci !!

11/24/2006 6:30 PM  
Blogger Loula la nomade said...

Dis, pourquoi faut-il que tu trouves tjrs les mots qui m'échappent?
Je te souhaite une merveilleuse fin de semaine,
Loula

11/24/2006 7:12 PM  
Blogger Lud said...

Tu écris bien.

11/25/2006 1:49 AM  
Anonymous Anonyme said...

J'aime beaucoup... Merci à toi Pierre Léon !

11/25/2006 4:53 AM  
Blogger Jean-François said...

Une réflexion bien particulière et pertinente en la circonstance.

Merci de nous faire partager ton récit :-)

11/25/2006 8:05 AM  
Blogger Czar said...

P-L, vous êtes un as. Vraiment. Merci!

11/25/2006 2:07 PM  
Anonymous Anonyme said...

tu me semble légerement déprimé, reprends toi en main

11/25/2006 3:25 PM  
Anonymous Anonyme said...

Laisser moi vous dire que ce que vous dites est très beau. J'ai réellement apprécié la fin du billet.

Un lecteur de Suisse, Edi.

11/25/2006 9:57 PM  
Blogger merlou said...

Bonsoir Pierre Léon
Je ne vous lis que depuis quelques jours et j'aime votre prose...vous êtes doux, simple et apaisant..
merci et bonne nuit...

11/25/2006 11:45 PM  
Anonymous Anonyme said...

pour me sortir de dehors novembre et de la grisouille, je me permet jack johnson en boucle... ça fait du bien : )
il me chante une toune sur les good people
et quand on se demande où sont les bonnes gens en dansant, on se dit qu'à cette heure-ci, ils se préparent à prendre un taxi : )

11/26/2006 3:17 PM  
Anonymous Anonyme said...

Je me souviens de M. Noiret sur une scène à l'Université du Québec à Montréal. Nous - des étudiants, des professeurs, des admirateurs surtout - étions réunis pour voir l'homme, le phénomène, la légende. Il portait des bas jaunes et un mouchoir à motif dans sa poche de veston. Il respirait l'excentricité. Il amusait par ses réponses décontractées, et pourtant, incisives.

Oui, le mois de Novembre est bien le mois des Morts. Vivement le tapis blanc.

11/26/2006 8:09 PM  
Anonymous Anonyme said...

la tristesse s'empare souvent de nous lorsque le froid s'installe!

Le si regretté Dédé; on ne l'oublira jamais!

11/27/2006 3:19 AM  
Anonymous Anonyme said...

J'ai entendu ce matin sur Europe1 un commentaire sur votre blog, dans une rubrique destinée aux blog, of course :)

Il est excellent.

J'ai mis votre adresse en "news" sur le site "fulgures.com"...un sacré site d'écriture en ligne...

Bien à vous depuis Grenoble, de la part d'un amoureux de la belle province...

La dernière fois que j'étais à Montréal, j'étais avec ma petite famille à "la tour centre ville"...

Pas bien loin de la rue St Catherine non ?

Amicalement

Philippe (alias "Pépé le Moka")

12/05/2006 3:37 PM  
Blogger Borges said...

Il est très intéressant comme événements que semblent fades peuvent faire nous examiner tous les aspects de nos vies. J'aime beaucoup ces moments parce que en trein de penser comme ça, et devant, je suis très serein. Je crois que Anne a raison quand elle a dit qu'ils sont nécessaires.

12/16/2006 3:46 PM  

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