Où on va?
Ces temps-ci, les débats engendrés par la Commission Taylor-Bouchard sur les accommodements raisonnables reliés aux différences culturelles provoquent beaucoup de réactions. Dans mon taxi, il en est souvent question. Ça va dans un sens comme dans l'autre et j'aime bien en discuter avec mes passagers. Y'a du bon comme du moins bon dans chaque opinion. Chaque partie y trouve son compte. C'est ce qui fait évoluer les idées.
Malheureusement, j'ai également à mon bord des gens d'ici qui m'abreuvent de leur intolérance envers leurs concitoyens. Ce n'est pas la majorité de ma clientèle qui déverse sa xénophobie dans mon véhicule, mais on dirait qu'on a plus tendance à se souvenir de cette minorité gueularde, pernicieuse et bien souvent contagieuse. Ce sont souvent ces mêmes individus qui croient détenir la vraie vérité. Ils ont des idées bien arrêtées. Difficile d'avancer dans ce temps-là...
Le métier que je fais me permet de côtoyer des gens qui viennent de partout dans le monde. Parfois, ce sont des touristes, mais le plus souvent qu'autrement ce sont des gens qui ont quitté leurs pays pour venir s'installer ici. Je me sens vraiment privilégié de faire le tour du monde en faisant le tour de ma ville. À jaser avec ces gens venus d'ailleurs, on se rend souvent compte que ce sont des ailleurs qui sont loin d'être meilleurs. Je me sens vraiment chanceux d'être né ici. Dans un pays où y'a pas de guerre, pas de famine, pas de grands désastres. Dans un pays où les gens se respectent. La plupart du temps...
En même temps, ces immigrés, expatriés, réfugiés se retrouvent pour la durée du trajet en compagnie d'un Québécois de "souche". Une denrée rare dans l'industrie du taxi. Je fais partie d'une minorité visible. Je me fais passer la remarque combien de fois dans une soirée? Vous êtes d'ici? T'es Québécois? Si l'on me donnait un dollar à chaque fois, c'est sûr que je pourrais payer mon compte d'électricité à la fin du mois! ;-) Mais à force, ça en devient épuisant de se faire demander continuellement d'où on vient...
Je préfère demander où on va?
(...)
Je vous invite à prendre un peu de temps pour lire cette
lettre ouverte des Québécois de "souche" contre l'intolérance.
Malheureusement, j'ai également à mon bord des gens d'ici qui m'abreuvent de leur intolérance envers leurs concitoyens. Ce n'est pas la majorité de ma clientèle qui déverse sa xénophobie dans mon véhicule, mais on dirait qu'on a plus tendance à se souvenir de cette minorité gueularde, pernicieuse et bien souvent contagieuse. Ce sont souvent ces mêmes individus qui croient détenir la vraie vérité. Ils ont des idées bien arrêtées. Difficile d'avancer dans ce temps-là...
Le métier que je fais me permet de côtoyer des gens qui viennent de partout dans le monde. Parfois, ce sont des touristes, mais le plus souvent qu'autrement ce sont des gens qui ont quitté leurs pays pour venir s'installer ici. Je me sens vraiment privilégié de faire le tour du monde en faisant le tour de ma ville. À jaser avec ces gens venus d'ailleurs, on se rend souvent compte que ce sont des ailleurs qui sont loin d'être meilleurs. Je me sens vraiment chanceux d'être né ici. Dans un pays où y'a pas de guerre, pas de famine, pas de grands désastres. Dans un pays où les gens se respectent. La plupart du temps...
En même temps, ces immigrés, expatriés, réfugiés se retrouvent pour la durée du trajet en compagnie d'un Québécois de "souche". Une denrée rare dans l'industrie du taxi. Je fais partie d'une minorité visible. Je me fais passer la remarque combien de fois dans une soirée? Vous êtes d'ici? T'es Québécois? Si l'on me donnait un dollar à chaque fois, c'est sûr que je pourrais payer mon compte d'électricité à la fin du mois! ;-) Mais à force, ça en devient épuisant de se faire demander continuellement d'où on vient...
Je préfère demander où on va?
(...)
Je vous invite à prendre un peu de temps pour lire cette
lettre ouverte des Québécois de "souche" contre l'intolérance.
10 Comments:
Merci M'sieur Léon pour le lien....Voilà mon sujet pour l'émission de ce soir !
Je n'oublierais pas de mentionner la source ;-)))
Lady !
Belle réflexion.
Si les gens se rendaient compte à quel point on fait petit peuple avec nos préjugés… Ce qu’on doit s’efforcer de comprendre c’est que ce type de préjugé est plus souvent qu’autrement le résultat d’un niveau d’ignorance aigu. Si on ne côtoie pas des gens d’ailleurs, des gens de races différentes, des gens qui parlent d’autres langues, on ignore à quel point nos différences sont minimes et si peu menaçantes de surplus…
On se félicite toujours d’être un peuple chaleureux, libéral et accueillant mais notre étroitesse d’esprit dans ce dossier va bien à l’encontre de ce concept…
J’aimerais bien croire que c’est la minorité qui entretient ce genre d’opinion mais, à la fois, j’en doute.
Jean-Philippe
"Souche: ce qui reste du tronc, avec les racines, lorsqu'on a coupé l'arbre."
Si on se vante de notre ancrage profond dans le pays, c'est à se demander, parfois, depuis quand on s'est fait scier la tête. Il me semble que vos guillemets, monsieur PL, sont appropriées. J'ai énormément de difficulté avec les gens qui brandissent bien haut leur bouclier "Je suis Québécois de souche, je veux conserver ma culture! et blablabla."
Soyons Québécois, point. Des arbres qui foisonnent d'idées et d'acceptation. Laissons des nids se créer entre nos branches - sur nos branches. Soyons le support de la liberté d'être. Soyons migrants nous-mêmes et permettons-nous d'aller survoler ce qui se passe ailleurs pour voir ce qui se passe. Déracinons-nous, bordel, et tendons ces racines en guise de poignée de main.
Me semble que c'est peu, de sortir ses mains de la terre pour aller en chercher d'autres pour nous aider à jardiner.
La souche est un arbre coupé. Arrêté dans sa croissance. Qu'on se le tienne pour dit. Ouf... c'est le temps d'un café.
Je suis d'accord avec l'esprit de cette lettre. Par contre, j'ai vu cet été, ici au Wall-Mart près de Blue Bonnet, une femme en burka qui suivait son mari(10 à 15 pieds en arrière).
Sérieusement je ne veux pas voir ça ici. Ni ailleurs dailleurs.
Je vous invite à lire aussiPourquoi je ne signerai pas la pétition « Québécois "de souche" contre l'intolérance » même si je me considère extrêmement tolérant.
Avec le débat qui accompagne le texte, bien sûr!
OUin ça brasse de la m... quand on parle de tout ça! perso. j'aime le monde et s'ils m'aiment pas ben that's life! J'en ai marre d'entendre les gens dire des idioties par ignorance et fermeture d'esprit.
Ah que c'est un joli texte. J'aime beaucoup et vraiment c'est charmant surtout la fin (c'est très bien ''tourné'') Bravo !
J’ai un ami qui est allé 2 ans en Arabie pour son travail. Sa femme n’a pas eu le choix elle a dû se voiler à chaque fois qu’elle sortait de la maison. Ils sont allés dans ce pays, ils se sont pliés aux règles de ce pays.
Que ceux qui viennent ici se plient aux règles d’ici. C’est une simple question de respect envers le pays qui t’accueille comme l’a dit M. Stasny (un immigrant)cette semaine à Québec.
c'est la même chose pour moi, qui est client de taxi.
Ça arrive quelques fois qu'on tombe sur un chauffeur raciste... dans ce temps-là, on écoute mal à l'aise en attendant d'arriver à bon port.
mais la majorité du temps, on tombe sur des immigrants, sympathiques, qui veulent apprendre sur leur nouveau pays.
mais la plupart des immigrants qui font du taxi sont francophones. Leur intégration est plus facile... Ils l'auraient, eux, leur citoyenneté à la Pauline Marois !
Tiens... t'es Quebecois? Surprises... je pensais que tu etait immigrant!
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