9.9.08

Course échevelée

Samedi, trois heures du mat, les bars déversent des milliers d'âmes sur les trottoirs du centre-ville. L'heure de toutes les possibilités pour certains, l'heure de la dernière chance pour d'autres. L'heure où tout peut arriver, du coup de foudre au coup de couteau. Pour moi, c'est le coup de feu. Faut que ça chauffe et vite. C'est l'heure qui va faire la différence. L'heure qui peut mettre un extra devant l'ordinaire.

Pour le moment, je suis arrêté sur la rue Crescent et mon regard va du sourire hébété d'une passagère assise derrière moi à sa copine en train de se faire peloter sur le trottoir à côté du taxi. Entre les deux, une portière grande ouverte qui met ma patience à l'épreuve. Je devrais mettre le compteur, mais je lance plutôt un sourire forcé à « l'hébétée » qui sort de sa torpeur pour enfin convaincre sa copine qu'il est grand temps d'y aller. Cette dernière qui semble plus encline à répondre à la pelle de son copain me force à me manifester par klaxon interposé. Le charme est rompu. La portière se referme enfin. Le mouvement est rétabli.

Le taxi est à peine en mouvement que celle qui attendait à bord s'exclame :

— Je suis tellement contente!

Je sens dans sa voix une telle expression emphatique que je ne peux m'empêcher de prêter l'oreille. J'imagine déjà les effusions de joies ayant trait à l'amour naissant de sa copine. Au bonheur qu'elle ressent pour elle.

— Je suis tellement contente que ma coiffure ait tenu le coup ce soir! Ajoute-t-elle.

Je suis venu à un cheveu de m'étouffer. L'ordinaire sans extra s'il vous plaît.

Une dizaine de kilomètres où le poil, la mise en plis, le revitalisant et le shampooing seront à l'honneur. J'en suis venu à me demander si l'abus de teinture avait quelque chose à voir avec l'hébétude de cette passagère. Elle ne se rendait même pas compte que sa copine faisait semblant de l'écouter, l'encourageant à poursuivre en faisant des sons appropriés.

Moi je suis retourné à mes pensées. Songeant à ce que j'écrirais comme prochain billet. Sûrement un texte qui décoiffe.

Je continue d'y penser...

14 Comments:

Anonymous Anonyme said...

ébouriffant... ;-)

9/09/2008 6:14 AM  
Blogger Nayrus said...

Samedi, 3 heures du matin, j'étais au coin Crescent et Ste-Catherine à la sortie du travail, à heller un taxi.

J'ai eu une pensée pour vous.

9/09/2008 6:28 AM  
Blogger Perséphone said...

Gentil Léon, tu donnes des sourires en ce matin gris. Merci!

9/09/2008 8:10 AM  
Blogger Sylvain said...

On sait ce qu'est l'essentiel pour certain(e)s !!! Mais ça me surprend chaque fois !

9/09/2008 8:33 AM  
Anonymous Anonyme said...

Incroyable mais vrai!

9/09/2008 9:11 AM  
Blogger crocomickey said...

Pour t'inspirer, t'as juste à penser à ... MA coiffure ...

:-)

9/09/2008 3:47 PM  
Blogger Moukmouk said...

C''est l'avantage de ne presque plus avoir de cheveux, le truc devient vraiment très secondaire.

9/09/2008 6:21 PM  
Anonymous Anonyme said...

Si je comprends bien, cette course t'a barbé...

9/09/2008 8:19 PM  
Anonymous Anonyme said...

bof.. les filles devaient être saoûles. Faut pas trop s'en faire, j'imagine.

9/09/2008 9:49 PM  
Anonymous Anonyme said...

On voit que certaines femmes mettent leur priorité à la bonne place !

Ca m'a fait rire ce matin !

Ficelle

9/10/2008 11:42 AM  
Blogger Daniel Rondeau said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

9/10/2008 1:50 PM  
Blogger Daniel Rondeau said...

Visiblement, comme les deux amis n'étaient pas de mèche, il y avait loin de la coupe aux lèvres...

(très joli, répondre à la pelle!)

9/11/2008 7:54 AM  
Blogger DjOu said...

:)
mon dieu...si un jour elle se casse un ongle, jespere quelle ne tombera pas dans une depression...
lolll
il faut de tout les genre pour faire un monde il faut croire! :P
completement ridicule!

9/13/2008 11:41 AM  
Anonymous Anonyme said...

À peine superficiel ...

9/27/2008 12:25 AM  

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