23.6.09
16.6.09
Explorations urbaines
J'explore lentement la surface de l'Une quand ça se met à gronder dans le ciel. C'est soir de feux d'artifice. J'en use de quelques-uns pour résister à l'attraction du lit conjugal et vais rejoindre mon véhicule qui contrairement à moi, a eu le temps de refroidir.
Le ciel est chargé de particules. Le quartier est un immense stationnement. Le spectacle des artificiers est terminé. J'entame ma ronde.
Au coin d'Ontario, je me bute à une circulation infâme qui me donne envie de retourner à mes explorations précédentes. J'attends patiemment de me joindre au cortège quand mon regard est attiré par une flamme qui jaillit sur le bord du trottoir. Une fille vient d'allumer un amoncellement de pollen et un incendie éphémère se propage le long de la chaîne. La fille s'éloigne en riant et remonte ma rue en poursuivant son manège pyromane.
Je n'attends pas longtemps avant qu'un passager se présente. Une fille dans la vingtaine me demande de la conduire dans mon quartier d'avant. Lentement, j'extirpe le taxi de cette mélasse urbaine. La passagère n'est pas causante, je monte le son de la radio et je me faufile jusqu'au tunnel Ville-Marie. En sortant de celui-ci, ma cliente me dit qu'elle va faire le reste à pied. Je lui demande si c'est une question de sous, car pour le peu qu'il reste à faire, ça ne me dérange pas de l'amener jusqu'à bon port. Je devine à son expression que la raison est sur le point de sortir. La fille prend le temps de me régler la course et va s'appuyer contre une clôture pour évacuer le trop-plein.
Sur le trottoir de l'autre côté, j'entends un :
— Holy Shit!
Un gangsta jamaïcain en train de fumer un joint sous un arbre s'amuse de la scène. Je lui réponds :
— I guess she didnt like the ride.
Le jeune homme rit spontanément et me demande :
— Are you free?
— No, i'm not free, you gotta have to pay for the ride.
— Youre a funny man dont'ya? me dit-il en s'avançant vers le taxi.
Il est accompagné d'une jeune beauté caribéenne dont le parfum n'arrive pas à estomper celui de l'herbe que le type porte sur lui. Ils s'en vont à ville LaSalle et je ne suis pas sitôt parti que ganjaman veut me faire un deal. Je lui dis que je ne fais pas de marché, mais que je donne des hell of a rides! Au lieu de m'engouffrer sur l'autoroute dans le trafic d'une ville qui se vide, je file prendre Saint-Patrick et même si la route est cahoteuse, la course porte bien son nom. Sur un fond de drum n' bass (merci mister Rajotte) on se retrouve à destination en moins de deux.
- Its da best ride i ever had man! Me dit le noir avec un sourire qui en dit long.
Dans mes oreilles, ça vaut le meilleur des pourboires.
Je suis reparti sur un autre rythme endiablé et avec l'Une en tête, j'ai poursuivi mes explorations montréalaises jusqu'au lever d'un autre jour.
Le ciel est chargé de particules. Le quartier est un immense stationnement. Le spectacle des artificiers est terminé. J'entame ma ronde.
Au coin d'Ontario, je me bute à une circulation infâme qui me donne envie de retourner à mes explorations précédentes. J'attends patiemment de me joindre au cortège quand mon regard est attiré par une flamme qui jaillit sur le bord du trottoir. Une fille vient d'allumer un amoncellement de pollen et un incendie éphémère se propage le long de la chaîne. La fille s'éloigne en riant et remonte ma rue en poursuivant son manège pyromane.
Je n'attends pas longtemps avant qu'un passager se présente. Une fille dans la vingtaine me demande de la conduire dans mon quartier d'avant. Lentement, j'extirpe le taxi de cette mélasse urbaine. La passagère n'est pas causante, je monte le son de la radio et je me faufile jusqu'au tunnel Ville-Marie. En sortant de celui-ci, ma cliente me dit qu'elle va faire le reste à pied. Je lui demande si c'est une question de sous, car pour le peu qu'il reste à faire, ça ne me dérange pas de l'amener jusqu'à bon port. Je devine à son expression que la raison est sur le point de sortir. La fille prend le temps de me régler la course et va s'appuyer contre une clôture pour évacuer le trop-plein.
Sur le trottoir de l'autre côté, j'entends un :
— Holy Shit!
Un gangsta jamaïcain en train de fumer un joint sous un arbre s'amuse de la scène. Je lui réponds :
— I guess she didnt like the ride.
Le jeune homme rit spontanément et me demande :
— Are you free?
— No, i'm not free, you gotta have to pay for the ride.
— Youre a funny man dont'ya? me dit-il en s'avançant vers le taxi.
Il est accompagné d'une jeune beauté caribéenne dont le parfum n'arrive pas à estomper celui de l'herbe que le type porte sur lui. Ils s'en vont à ville LaSalle et je ne suis pas sitôt parti que ganjaman veut me faire un deal. Je lui dis que je ne fais pas de marché, mais que je donne des hell of a rides! Au lieu de m'engouffrer sur l'autoroute dans le trafic d'une ville qui se vide, je file prendre Saint-Patrick et même si la route est cahoteuse, la course porte bien son nom. Sur un fond de drum n' bass (merci mister Rajotte) on se retrouve à destination en moins de deux.
- Its da best ride i ever had man! Me dit le noir avec un sourire qui en dit long.
Dans mes oreilles, ça vaut le meilleur des pourboires.
Je suis reparti sur un autre rythme endiablé et avec l'Une en tête, j'ai poursuivi mes explorations montréalaises jusqu'au lever d'un autre jour.
8.6.09
... Le beau temps
Entre les trop nombreuses heures à tricoter dans les rues de la ville, je continue lentement de vider les boîtes du déménagement. Ma blonde est d'une belle patience. Je crois qu'elle a deviné que je prenais mon temps exprès. Je sais qu'elle sait que ce passage d'une vie à une autre est un moment unique pour moi.
Pourtant, je ne sombre pas dans une espèce de nostalgie malsaine. Je regarde et manipule ces objets, ces livres, ces souvenirs épars et hétéroclites en pensant plus à ce que l'avenir me réserve, qu'à ce que fut mon passé en d'autres lieux.
En fin de semaine, j'ai passé une bonne partie de la journée dans notre nouvelle cour. J'ai fait un peu de ménage, j'ai regardé le vent agiter de grands arbres, j'ai raté le premier Barbecue de la saison et j'ai surtout flâné avec mon nouveau meilleur ami, le fils de mon amoureuse. On a soulevé des roches pour trouver des limaces, on a arraché des mauvaises herbes, on a tondu la pelouse, on a pris notre temps.
Malgré le trafic, les rues barrées, les travaux, les clients qui ont trop bu, je me retrouve dans un nouvel état d'esprit. Je me retrouve à penser au pluriel.
Je m'oublie.
Je vis.
--------
Je vous invite à allez faire un petit tour du côté du blogue le Passe Mot. Venise Landry y publie une critique touchante de mon dernier bouquin. Je la remercie chaleureusement.
Pourtant, je ne sombre pas dans une espèce de nostalgie malsaine. Je regarde et manipule ces objets, ces livres, ces souvenirs épars et hétéroclites en pensant plus à ce que l'avenir me réserve, qu'à ce que fut mon passé en d'autres lieux.
En fin de semaine, j'ai passé une bonne partie de la journée dans notre nouvelle cour. J'ai fait un peu de ménage, j'ai regardé le vent agiter de grands arbres, j'ai raté le premier Barbecue de la saison et j'ai surtout flâné avec mon nouveau meilleur ami, le fils de mon amoureuse. On a soulevé des roches pour trouver des limaces, on a arraché des mauvaises herbes, on a tondu la pelouse, on a pris notre temps.
Malgré le trafic, les rues barrées, les travaux, les clients qui ont trop bu, je me retrouve dans un nouvel état d'esprit. Je me retrouve à penser au pluriel.
Je m'oublie.
Je vis.
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Je vous invite à allez faire un petit tour du côté du blogue le Passe Mot. Venise Landry y publie une critique touchante de mon dernier bouquin. Je la remercie chaleureusement.