30.3.07
Je serai aujourd'hui au Salon du livre de Trois-Rivières au stand du Septentrion. Bon c'est une annonce de dernière minute, je ne prévoyais pas y être, mais Mère Indigne, en deuil de blogue m'a demandé d'aller y tenir la main. ;-) Je serai donc assis près d'elle. Je serai mal rasé et mal réveillé. Au plaisir de vous y voir. J'en reparlerai sous la couverture.
29.3.07
La saison des amours
Je tourne en rond nonchalamment, à l'affût d'un bras levé. La journée achève et je m'amuse à orienter le taxi de façon que je puisse sentir la chaleur du soleil sur mon visage. De ma fenêtre ouverte, je respire les parfums d'une nouvelle saison, j'écoute les bruits des rues de ma ville. Elles m'avaient manqué et je les redécouvre lentement sans trop pousser ma monture. C'est l'heure de pointe, mais y'a pas de rush, je laisse les bons temps rouler.
En trois semaines, il y'a plein de choses qui changent. Et je prends une bonne heure pour faire quelques tours de reconnaissance. Je réapprivoise mon territoire de chasse, prends mentalement note des nouveaux travaux, des nids de poules dangereux et tranquillement le "beat" revient. L'arrivée de la nouvelle saison est un bon temps de l'année pour les taximans. Le jour, le soleil réchauffe bien, mais dès qu'il se couche la température chute rapidement et le terme de chauffeur prend tout son sens.
L'arrivée du printemps en ville... Le linge tombe, les hormones volent bas, les jupes raccourcissent, l'attention monte, je lève le pied, les femmes sont tellement belles à Montréal. D'est en ouest, ça commence à sentir le sud et j'essaie de ne pas trop perdre le nord.
L'arrivée de la nouvelle saison est toujours remplie de belles promesses. La nature va bientôt reprendre ses droits et comme avant-goût, il n'y a qu'à voir les files d'attente devant les bars au beau milieu de la semaine pour se rendre compte que la saison des amours est bel et bien commencée.
Et pourquoi pas?
Dans cette vie où tout va trop vite et souvent trop croche. Pourquoi ne pas ralentir un peu et faire un beau détour dans les bras d'un être humain qui vous plaît? D'en respirer les parfums, d'en écouter les battements du coeur, d'en sentir la chaleur, de faire un bout de chemin ensemble, et de lui dire sans détour : Je t'aime.
En trois semaines, il y'a plein de choses qui changent. Et je prends une bonne heure pour faire quelques tours de reconnaissance. Je réapprivoise mon territoire de chasse, prends mentalement note des nouveaux travaux, des nids de poules dangereux et tranquillement le "beat" revient. L'arrivée de la nouvelle saison est un bon temps de l'année pour les taximans. Le jour, le soleil réchauffe bien, mais dès qu'il se couche la température chute rapidement et le terme de chauffeur prend tout son sens.
L'arrivée du printemps en ville... Le linge tombe, les hormones volent bas, les jupes raccourcissent, l'attention monte, je lève le pied, les femmes sont tellement belles à Montréal. D'est en ouest, ça commence à sentir le sud et j'essaie de ne pas trop perdre le nord.
L'arrivée de la nouvelle saison est toujours remplie de belles promesses. La nature va bientôt reprendre ses droits et comme avant-goût, il n'y a qu'à voir les files d'attente devant les bars au beau milieu de la semaine pour se rendre compte que la saison des amours est bel et bien commencée.
Et pourquoi pas?
Dans cette vie où tout va trop vite et souvent trop croche. Pourquoi ne pas ralentir un peu et faire un beau détour dans les bras d'un être humain qui vous plaît? D'en respirer les parfums, d'en écouter les battements du coeur, d'en sentir la chaleur, de faire un bout de chemin ensemble, et de lui dire sans détour : Je t'aime.
26.3.07
22.3.07
Salut alékoume
V'là deux semaines, c'était pour la relâche scolaire, la semaine dernière pour le lancement, cette semaine parce que j'ai la crève, j'appelle encore une fois le patron pour lui dire que je ne travaillerai pas cette semaine. "Ben non boss, désolé, trouvez-vous un autre chauffeur" J'imagine déjà les sous-entendus. Ce n'est pas de ne pas louer son taxi qui l'embête, des chauffeurs, ce n'est pas ça qui manque. Non son "badtrip" vient du fait qu'il ne peut quitter le garage. Control freak à l'os, pas moyen de s'extirper de cet enfer encrassé de vieille huile sur fond de cour à scrap et de doléances de chauffeurs. Il a beau être propriétaire d'une flotte d'une trentaine de taxis dont chaque permis vaut 220 000 $, il reste esclave de son capital.
Je ne roule pas sur l'or, mais je n'ai pas de dette, pas de fil à la patte et j'ai fait le choix de ne pas me faire chier dans la vie. Mettons qu'en général, j'y arrive assez bien. Et je comprends que ça en frustre quelques-uns dans mon entourage immédiat. Dont mon boss.
Faique je suis là à attendre au bout du fil qu'il daigne me répondre quand j'entends la voix de Miloud le mécano.
— Hillo!
— Salut aléquoume Miloud c'est Léon!
— Qui? Je sais qu'il me niaise, mais je joue le jeu.
— Léon, Léon....
— Ah Lion? Mis kesse ti fais? On ti vois plus? T'es parti à Ouarzazate?
— Mais non chuis dans ton village natal d'Essaouira dans une cabane à sucre!
On rit tout les deux de bon coeur. J'ai passé une couple de semaines dans son bled il y a une vingtaine d'années. Je sais qu'il ne détesterait pas retourner y vivre. Pis à bien y penser, je ne détesterais pas ça non plus. Je ne manque jamais de lui raconter les aventures que j'y ai vécues en brodant ici et là. Lui est toujours content et encore plus quand je lui file une couple de piasses après qu'il ait "tchèqué" l'huile du cab. Échanges de bons procédés. Pas de putains d'accommodements raisonnables, juste du respect entre deux gars qui essaient de gagner leur vie...
- Peux-tu faire le message au boss que je ne rentre pas cette semaine?
- Ah lui qu'il aille chi....
- Ok Miloud choucrane pis salut alékoume!
- Salem alékoume mon Lion...
- Attention aux oreilles de christ!
- Hahahaha...
Je ne roule pas sur l'or, mais je n'ai pas de dette, pas de fil à la patte et j'ai fait le choix de ne pas me faire chier dans la vie. Mettons qu'en général, j'y arrive assez bien. Et je comprends que ça en frustre quelques-uns dans mon entourage immédiat. Dont mon boss.
Faique je suis là à attendre au bout du fil qu'il daigne me répondre quand j'entends la voix de Miloud le mécano.
— Hillo!
— Salut aléquoume Miloud c'est Léon!
— Qui? Je sais qu'il me niaise, mais je joue le jeu.
— Léon, Léon....
— Ah Lion? Mis kesse ti fais? On ti vois plus? T'es parti à Ouarzazate?
— Mais non chuis dans ton village natal d'Essaouira dans une cabane à sucre!
On rit tout les deux de bon coeur. J'ai passé une couple de semaines dans son bled il y a une vingtaine d'années. Je sais qu'il ne détesterait pas retourner y vivre. Pis à bien y penser, je ne détesterais pas ça non plus. Je ne manque jamais de lui raconter les aventures que j'y ai vécues en brodant ici et là. Lui est toujours content et encore plus quand je lui file une couple de piasses après qu'il ait "tchèqué" l'huile du cab. Échanges de bons procédés. Pas de putains d'accommodements raisonnables, juste du respect entre deux gars qui essaient de gagner leur vie...
- Peux-tu faire le message au boss que je ne rentre pas cette semaine?
- Ah lui qu'il aille chi....
- Ok Miloud choucrane pis salut alékoume!
- Salem alékoume mon Lion...
- Attention aux oreilles de christ!
- Hahahaha...
19.3.07
Mille mercis
J'ose espérer que ça ne vous dérangera pas trop que je délaisse le temps d'un billet mes aventures sur la route pour vous livrer mes impressions sur le lancement de vendredi?
Plus habitué aux feux de circulation qu'à ceux de la rampe, j'avoue que je commence à peine à m'en remettre. Quelle soirée! Les images se bousculent encore dans ma tête. Ces centaines de visages souriants, ces clins d'oeil complices, ces poignées de main bien senties, ces accolades chaleureuses, ces paroles d'appréciation, ces regards bienveillants. Que d'énergie, que d'émotions, que d'amour!
Quelle joie de discuter et de rencontrer des gens qui reconnaissent ton travail. Quel bonheur de partager avec eux quelques instants magiques. Quel plaisir de voir ces vieux amis pleins d'encouragements et de félicitations comme autant de caresses pour l'âme et le coeur. Mercis à eux, mercis à vous tous qui vous êtes déplacés pour cette occasion spéciale.
Quelques personnes m'ont demandé ce qui se passerait maintenant avec Un taxi la nuit le blogue. Certains se sont dits inquiets de le voir disparaître. Je vous rassure, ce carnet est là pour rester. Le passage à l'édition traditionnelle se veut évidemment pour moi un accomplissement inespéré. Mais Un taxi la nuit a toujours été pour moi un endroit privilégié pour venir m'exprimer. C'est mon exutoire, mon journal de bord et les amitiés et rencontres qui en découlent comptent beaucoup trop pour moi pour que je tire la "plogue " Et pour tout dire, je ne crois pas qu'il se trouve beaucoup d'écrivains pouvant vivre de leur plume au Québec. Le taxi reste donc pour moi le meilleur moyen de payer mes comptes et le meilleur endroit pour m'inspirer des contes...
Côtoyant la nuit, ce passage dans la lumière a été des plus éblouissant. Mais pas au point d'en être aveuglé. Je reste les deux pieds sur terre, garde les choses en perspective et voilà quoi! Espérons que la route continuera quand même d'être bonne... Encore mille mercis! Sincèrement. Et courrez vite acheter ce chef-d'oeuvre! ;-)
La photo a été prise par M. Jean-Marc Boivin alias Digit-Ized. Un grand merci à lui.
Quelques photos de la soirée prises par Pierre-Louis et Josée de l'équipe du Septentrion.
16.3.07
Un beau voyage...
Bien voilà nous y sommes. C'est le grand jour!
J'étais loin de me douter que la route d'Un taxi la nuit me ferait faire un aussi beau voyage...
Aujourd'hui, je ne peux faire autrement que de ressentir la satisfaction du travail accompli. Les gens qui ont oeuvré à la production du bouquin ont toute mon admiration. Objectivement et en toute modestie, je crois sincèrement qu'Un taxi la nuit le livre est un ouvrage qui vaut vraiment le détour.
Mais en ce jour, ce n'est pas de la fierté que je veux exprimer, mais ma gratitude. D'abord, envers les Éditions du Septentrion. Je l'ai dit et je le répète, c'est un beau cadeau que vous m'avez fait, merci beaucoup. Pourtant, le gros de mes remerciements, c'est à vous chers lecteurs, chères lectrices que je veux les offrir. Vous qui régulièrement venez mettre vos yeux sur mes mots, sur mes photos. Vous qui jour après jour m’offrez vos charmants commentaires qui sont autant d'encouragements à continuer d'écrire, autant de poussées dans le dos à mettre la barre toujours plus haute. C'est grâce à vous tous, qu'Un taxi la nuit passe du blogue au livre et en ce jour, c'est à vous que je pense.
Du fond de mon coeur, merci à vous. J'espère qu' Un taxi la nuit vous fera faire également, un beau voyage... Bonne route!
J'étais loin de me douter que la route d'Un taxi la nuit me ferait faire un aussi beau voyage...
Aujourd'hui, je ne peux faire autrement que de ressentir la satisfaction du travail accompli. Les gens qui ont oeuvré à la production du bouquin ont toute mon admiration. Objectivement et en toute modestie, je crois sincèrement qu'Un taxi la nuit le livre est un ouvrage qui vaut vraiment le détour.
Mais en ce jour, ce n'est pas de la fierté que je veux exprimer, mais ma gratitude. D'abord, envers les Éditions du Septentrion. Je l'ai dit et je le répète, c'est un beau cadeau que vous m'avez fait, merci beaucoup. Pourtant, le gros de mes remerciements, c'est à vous chers lecteurs, chères lectrices que je veux les offrir. Vous qui régulièrement venez mettre vos yeux sur mes mots, sur mes photos. Vous qui jour après jour m’offrez vos charmants commentaires qui sont autant d'encouragements à continuer d'écrire, autant de poussées dans le dos à mettre la barre toujours plus haute. C'est grâce à vous tous, qu'Un taxi la nuit passe du blogue au livre et en ce jour, c'est à vous que je pense.
Du fond de mon coeur, merci à vous. J'espère qu' Un taxi la nuit vous fera faire également, un beau voyage... Bonne route!
13.3.07
11.3.07
7.3.07
Je t'
La fille quitte le bar La Tulipe en trombe. J'arrive à sa hauteur juste quand elle lève le bras. Elle monte derrière sans me saluer et me demande de l'amener près du carré Saint-Louis avant de se vautrer sur la banquette. Je comprends au ton, que ça ne sera pas nécessaire de lui demander si sa soirée a été bonne. Je décolle et monte le son de la radio qui joue un blues langoureux. Je n'ai pas cent mètres de fait que la fille se met à sangloter.
Une autre histoire de coeur qui a mal tourné.
Rien que le temps n'arrangera pas d'une façon ou d'une autre. N'empêche que pour l'instant, la fille verse les larmes et se noie dans la tristesse. Son accablement me touche et pense lui dire quelque chose de réconfortant, lui offrir quelques phrases bien senties pour montrer mon empathie. Mais je n'ose pas. J'ai le sentiment qu'il y a rien que je pourrais dire qui la sortirait de ce désenchantement.
La neige recommence à tomber. Je roule sur la rue Marie-Anne tranquillement pas vite. C'est glissant et les autos stationnées un peu n'importe comment m'obligent à y aller mollo. Stoppé à la lumière au coin de la rue De Laroche, je me tourne vers l'âme en peine qui continue de pleurer. Ses joues se sont maculées de mascara et ça semble être le dernier de ses soucis. Je fouille dans l'espace de rangement de l'appuie-bras, prends quelques "napkins " et lui tends. Elle se tourne vers la fenêtre et se mouche en regardant les flocons tomber. Son histoire d'amour n'aura pas traversé la saison.
Arrivé au coin de Saint-Denis, un cortège de camions de déneigement m'empêche d'aller plus loin. Va falloir attendre quelques minutes. La fille sans dire quoi que ce soit me donne un 10 $ et sort du taxi. Je la regarde tourner le coin vers le sud quand je vois sur l'angle du mur un graffiti au pochoir qui dit : "Je t'aime ". Dans le reflet des lumières de la rue, les lettres : aime ont perdu toute leur brillance. Je ne peux m'empêcher de lire à voix haute le reste des lettres.
Je t' ... Je t'ai... Jeter...
Rien que le temps n'arrangera pas d'une façon ou d'une autre.
Une autre histoire de coeur qui a mal tourné.
Rien que le temps n'arrangera pas d'une façon ou d'une autre. N'empêche que pour l'instant, la fille verse les larmes et se noie dans la tristesse. Son accablement me touche et pense lui dire quelque chose de réconfortant, lui offrir quelques phrases bien senties pour montrer mon empathie. Mais je n'ose pas. J'ai le sentiment qu'il y a rien que je pourrais dire qui la sortirait de ce désenchantement.
La neige recommence à tomber. Je roule sur la rue Marie-Anne tranquillement pas vite. C'est glissant et les autos stationnées un peu n'importe comment m'obligent à y aller mollo. Stoppé à la lumière au coin de la rue De Laroche, je me tourne vers l'âme en peine qui continue de pleurer. Ses joues se sont maculées de mascara et ça semble être le dernier de ses soucis. Je fouille dans l'espace de rangement de l'appuie-bras, prends quelques "napkins " et lui tends. Elle se tourne vers la fenêtre et se mouche en regardant les flocons tomber. Son histoire d'amour n'aura pas traversé la saison.
Arrivé au coin de Saint-Denis, un cortège de camions de déneigement m'empêche d'aller plus loin. Va falloir attendre quelques minutes. La fille sans dire quoi que ce soit me donne un 10 $ et sort du taxi. Je la regarde tourner le coin vers le sud quand je vois sur l'angle du mur un graffiti au pochoir qui dit : "Je t'aime ". Dans le reflet des lumières de la rue, les lettres : aime ont perdu toute leur brillance. Je ne peux m'empêcher de lire à voix haute le reste des lettres.
Je t' ... Je t'ai... Jeter...
Rien que le temps n'arrangera pas d'une façon ou d'une autre.
5.3.07
3.3.07
1.3.07
Hier, j'ai croisé Satan !
J'étais pourtant tranquille, je ne cherchais pas d'histoire. Je déambulais sans but précis sur la rue Saint-Paul dans le Vieux-Montréal lorsqu'au coin de Saint-Sulpice, je vois de l'autre côté de la rue, deux énergumènes venant à ma rencontre. L'un d'eux lève le bras et m'indique de tourner vers le nord. Mais comme c'est sens unique, je les dépasse et stoppe le taxi de l'autre côté pour les attendre. L'homme au bras levé m'indique alors de laisser faire et les deux passent leur chemin. Je me retourne alors, un peu énervé de m'être arrêté pour rien quand je reconnais celui qui venait de croiser ma route.
C'était l'infâme Satan.
Quoi? Vous ne connaissez pas Satan Bélanger? C'est probablement le seul en ville à avoir une table tournante qui tourne à l'envers. Comme ça, il est le premier à entendre les messages démoniaques gravés sur les disques vinyles. C'est surtout une légende de l'underground musical québécois. Un personnage tellement allumé, qu'on se consume à s'en tenir trop proche. Un vrai de vrai poète rock. Lucien Francoeur à côté, c'est de la variété.
Je recule en trombe l'auto vers le duo, ouvre ma vitre côté passager et crie :
— Eille toé mon tabarnaque! T'es mieux de venir assire ton cul icitte pis ça presse!
Il se retourne, son oeil s'est injecté de sang (OK il fait noir, je ne vois pas du tout son oeil, mais bon, imaginons que...), il s'approche du taxi et je sens qu'il va m'envoyer chez le diable d'une phrase assassine lorsqu'il me reconnaît.
— Ah ben Christ... Léon!
— Salut, mon Bruno, ça fait une paye!
C'est toujours particulier ce moment où on revoit quelqu'un après plusieurs années. Ce n’est pas juste la face de l'autre qu'on voit, mais tous les souvenirs, les délires qui s'y rattachent. J'ai eu la chance de travailler avec Satan (alias Bruno Tanguay) quelques années à la folle époque de l'étiquette de disque Tir Groupé. L'honneur aussi de revirer une couple de brosses mémorables en sa compagnie lors de toute sorte de concerts les plus débiles et bruyants les uns que les autres.
Il fait signe à son comparse, ils embarquent et ça ne prend pas deux secondes pour que les anecdotes et les souvenirs déboulent.
— Te souviens-tu de la fois que...
— Du show des...
— T'as des nouvelles de chose là...
— J'me souviendrai toujours quand t'as...
Le chum assis derrière n’en revient pas, il rit de bon coeur de nous entendre raconter nos histoires.
— T'as le temps de venir prendre une bière? Me demande Satan à destination.
— Hell Yeah !
En montant m'est revenu le souvenir de son emménagement en ces lieux. Une journée incroyablement chaude de juillet 1992. Une des pires de ma vie. Car voyez-vous Monsieur Satan n'a pas seulement une table tournante avec une "renverse", il a aussi une petite collection de 20 000 disques vinyles. Je vous laisse imaginer maintenant combien ça fait de tonnes de plastique... Je raconte ce calvaire en montant les marches de l'appart, quand Bruno me dit:
— C'est drôle que tu racontes ça pis ça adonne bien...
— Comment ça?
— Je redéménage demain!
—...
— Le timing est bon
— No way! Bruno! No fucking way! J't'aiderai pas à redéménager tes disques, c'est pas vrai!
— Hahaha ! T'inquiètes pas j'ai donné ça à des déménageurs.
— Les pauvres! Ah! Les pauvres...
J'ai passé une grosse heure dans l'antre de Satan à jaser du bon vieux temps en compagnie de son acolyte Mister Ludwig Wax du groupe Le Nombre. La musique tournait, les anecdotes aussi et ce hasard qu'on se croise encore une fois autour de cette centaine de boîtes remplies de 33 tours. Des milliers d'albums, des millions de sillons...
Et la vie qui continue aussi de tourner. Encore et toujours...
Salut Satan! Bon déménagement! (sans moi! ;-)
C'était l'infâme Satan.
Quoi? Vous ne connaissez pas Satan Bélanger? C'est probablement le seul en ville à avoir une table tournante qui tourne à l'envers. Comme ça, il est le premier à entendre les messages démoniaques gravés sur les disques vinyles. C'est surtout une légende de l'underground musical québécois. Un personnage tellement allumé, qu'on se consume à s'en tenir trop proche. Un vrai de vrai poète rock. Lucien Francoeur à côté, c'est de la variété.
Je recule en trombe l'auto vers le duo, ouvre ma vitre côté passager et crie :
— Eille toé mon tabarnaque! T'es mieux de venir assire ton cul icitte pis ça presse!
Il se retourne, son oeil s'est injecté de sang (OK il fait noir, je ne vois pas du tout son oeil, mais bon, imaginons que...), il s'approche du taxi et je sens qu'il va m'envoyer chez le diable d'une phrase assassine lorsqu'il me reconnaît.
— Ah ben Christ... Léon!
— Salut, mon Bruno, ça fait une paye!
C'est toujours particulier ce moment où on revoit quelqu'un après plusieurs années. Ce n’est pas juste la face de l'autre qu'on voit, mais tous les souvenirs, les délires qui s'y rattachent. J'ai eu la chance de travailler avec Satan (alias Bruno Tanguay) quelques années à la folle époque de l'étiquette de disque Tir Groupé. L'honneur aussi de revirer une couple de brosses mémorables en sa compagnie lors de toute sorte de concerts les plus débiles et bruyants les uns que les autres.
Il fait signe à son comparse, ils embarquent et ça ne prend pas deux secondes pour que les anecdotes et les souvenirs déboulent.
— Te souviens-tu de la fois que...
— Du show des...
— T'as des nouvelles de chose là...
— J'me souviendrai toujours quand t'as...
Le chum assis derrière n’en revient pas, il rit de bon coeur de nous entendre raconter nos histoires.
— T'as le temps de venir prendre une bière? Me demande Satan à destination.
— Hell Yeah !
En montant m'est revenu le souvenir de son emménagement en ces lieux. Une journée incroyablement chaude de juillet 1992. Une des pires de ma vie. Car voyez-vous Monsieur Satan n'a pas seulement une table tournante avec une "renverse", il a aussi une petite collection de 20 000 disques vinyles. Je vous laisse imaginer maintenant combien ça fait de tonnes de plastique... Je raconte ce calvaire en montant les marches de l'appart, quand Bruno me dit:
— C'est drôle que tu racontes ça pis ça adonne bien...
— Comment ça?
— Je redéménage demain!
—...
— Le timing est bon
— No way! Bruno! No fucking way! J't'aiderai pas à redéménager tes disques, c'est pas vrai!
— Hahaha ! T'inquiètes pas j'ai donné ça à des déménageurs.
— Les pauvres! Ah! Les pauvres...
J'ai passé une grosse heure dans l'antre de Satan à jaser du bon vieux temps en compagnie de son acolyte Mister Ludwig Wax du groupe Le Nombre. La musique tournait, les anecdotes aussi et ce hasard qu'on se croise encore une fois autour de cette centaine de boîtes remplies de 33 tours. Des milliers d'albums, des millions de sillons...
Et la vie qui continue aussi de tourner. Encore et toujours...
Salut Satan! Bon déménagement! (sans moi! ;-)