Ça arrive y'ienque une fois par année...
Contrairement à Noël qui se passe surtout en famille et qui n’est pas nécessairement célébré par toutes les communautés culturelles, le réveillon du jour de l’an se veut la grande fête de l’année à Montréal. Y’a qu’à voir le nombre d’événements spéciaux organisés par les restaurants et les bars pour s’en rendre compte. Tout le monde veut célébrer la fin de l’année en grande et les chauffeurs désignés se font rares.
Si pendant le reste de l’année les chauffeurs se battent entre eux pour les clients, le 31 décembre c’est le contraire. Et pas qu’au sens figuré. Y’a quelques années, après avoir déposé quelques passagers près de la rue Crescent, deux groupes sont arrivés en même temps pour monter à mon bord. Ça n’a pas pris 30 secondes qu’ils se foutaient sur la gueule pour pouvoir embarquer. Dans la cohue, un couple s’est glissé derrière moi et nous sommes partis laissant les autres se tapocher.
Le portrait un soir de réveillon en ville? On embarque, on débarque et règle générale, le client suivant attend déjà sur le trottoir. C’est un feu roulant de passagers qui le plus souvent qu’autrement sont d’humeur festive. L’ambiance est toujours des plus sympa, y’a pas de temps morts et l’argent rentre. Difficile de demander mieux.
Le meilleur moment pour s’arrêter dans cette nuit folle est quand l’heure fatidique sonne. Tout le monde est à sa place, les bouchons de champagne sautent et les baisers pleuvent. Le chauffeur lui, en profite pour s’arrêter faire ses besoins, se faire un lunch rapide et un bon pot de café pour survivre au rush le plus intense de l’année.
Ces quelques heures suffisent à rendre un répartiteur fou. Des milliers d’appels vont rentrer pendant la nuit. Plus cette dernière avance, moins y’a de chauffeurs de disponibles pour y répondre. Sur le trajet d’une adresse, les occasions d’embarquer sont tellement nombreuses qu’on y va au plus court. Après un certain temps d’attente les clients qui appellent s’en vont par leurs propres moyens. Souvent on arrive à une adresse et y’a plus personne. Du coup, les appels deviennent le moindre de nos soucis. On écoute quand même les pauvres répartiteurs s’égosiller, des fois qu’on se trouverait vraiment très près d’une adresse proposée.
D’ailleurs la meilleure des choses à faire pour se trouver un taxi les soirs de réveillon est de s’habiller chaudement et de marcher tranquillement en espérant qu’il en passe un. Un autre conseil si vous fermez les bars. Ne restez pas dans la foule. Par exemple si vous êtes sur St-Laurent, allez vers St-Urbain. Les taxis qui remontent doivent redescendre n’est-ce pas? Sinon soyez patients et dites vous que le reste de l’année, ce sont nous qui cherchons les clients…
Cette année je ne travaillerai pas pour le réveillon. Cette nuit complètement folle va sans doute me manquer, mais il n’y a pas que le matériel qui importe dans ce bas monde. Les gens qu’on aime aussi…
D’ailleurs c’est ce que je vous souhaite à tous, toutes. Un peu moins de matérialisme et beaucoup plus d’amour... Bonne année tout le monde! xxxxx